Critiques
L'œuvre de Yolande Brives dégage une sensibilité et témoigne un intérêt pour le présent... Dans le contexte de l'époque actuelle, les courants artistiques changent à une vitesse vertigineuse, se succèdent en se superposant dans le temps, ne permettant pas d'être complètement exploités et digérés. Rester fidèle à une démarche indépendante de toutes les modes dites « contemporaines », semble être le but principal de notre peintre. Son alchimie inexplicable, comme une forme de synergie entre la sensibilité particulière, personnelle, indivisible, et la beauté poétique mène notre peintre à réaliser des oeuvres authentiques, non descriptives, chargées de poésie picturale. Dans cette œuvre, aucune « modernité », le monde senti, exprimé d'une manière spontanée devance la technique (souvent un piège d'auto-épuisement qu'on retrouve chez de nombreux peintres, ne distinguant pas l'essentiel). Les gens raffinés, comme notre peintre, se penchent sur les questions provoquées par l'aspect esthétique... D'une manière humaine, optimiste, gaie, Yolande Brives célèbre à sa manière la vie et exprime sa sensibilité par les moyens artistiques à travers la beauté.
Jovan R. Zec, extrait du texte du catalogue de l'exposition de Y.B. à Chinon
Mai 2000
Après avoir reçu un enseignement classique en passant par les étapes "ô" combien indispensables, la peintre Yolande Brives arrive par la grande porte dans l'antichambre d'un "laboratoire" de recherche plastique. Son évolution s'est déroulée sans précipitations, par des petits pas solides en marchant avec les pieds sur terre, mais le regard orienté vers le haut. La rigueur et la discipline de son passé scolaire dans le domaine de l'art plastique n'a nullement diminué ses dispositions naturelles. Au contraire, armée d'une connaissance et d'une maîtrise de la résistance des matériaux (surtout sur le champ de l'aquarelle), elle se montre aujourd'hui comme un peintre possédant son propre univers. Ses petits formats qu'on peut situer dans la famille de l'art souvent nommé abstraction lyrique dégagent une force condensée mais très éloignée de la brutalité ou de la violence. Comme les pages d'un journal intime, les "petits bijoux" (on trouve rarement de grosses pierres précieuses) se révèlent comme une source d'énergie cosmique. La connaissance plastique et la facilité d'exécution contribuent à une fraîcheur due à son expérience vécue dans le domaine de l'aquarelle. Difficile de décrire le monde qui la préoccupe (peut-être une forme de microcosme ou un regard orienté vers ce qui échappe à la réalité visuelle sans prendre de loupe). D'un seul coup, le microscope devient télescope et on regarde une pléiade d 'étoiles peuplant le monde céleste. Une intuition remarquable, une nature ornée d'une sensibilité qui évoque "la petite musique de nuit" y sont sûrement pour quelque chose. La beauté à travers ses configurations poético-plastiques échappe à mes efforts de situer son œuvre actuelle. Il m'est difficile de lier sa peinture à une forme d'expression déjà cataloguée. Mais encore, malgré tout, je pense à Wols et à une dimension surréaliste tellement rare dans cette forme d'expression plastique que j'ai déjà mentionnée comme l'abstraction lyrique. "Faîtes vos jeux", en douceur, Yolande Brives et courage...
Jovan R. Zec -Extrait du texte du catalogue de LINEART 2001 (GENT, Belgique
Tours - Novembre 2001
Il est ici-bas des âmes raffinées qui vont telles des ombres. Des souffles puissants qui sécrètent des caresses de velours sur des surfaces sans relief. Des fileuses d'or qui juste effleurent nos yeux de pépites fécondes. Des somnambules diurnes, des funambules marchant sur le sol aride. Des poétesses aux pinceaux de fée, des enchanteresses en état de grâce. Des chercheuses de mystères? Des foreuses du Ciel et de la Terre? ...Des consolatrices et des réconciliatrices... Yolande Brives va parmi nous. Son âme tantôt s'élève dans les Airs nourriciers, tantôt retourne à la Terre austère. Sa peinture semble s'abreuver de ces indéterminations fertiles. Elle tisse, tableau après tableau, une élégante passerelle entre physique et métaphysique. Plus de déchirure, Yolande Brives restaure, harmonise: les scintillés rejoignent les granulés, les gestes dynamiques entâchent les monochromes, les laves de couleurs perforent la structure; la structure se fond dans les nuances, le sale purifie le lisse, les éclaboussures embellisent l'uniforme. Dans sa peinture, le sombre appelle le clair, le féminin orne le masculin, l'éternel côtoie l'éphémère. Comme pour panser des plaies. Des tableaux en guise de remède? Des toiles-étoiles... Espérances...
Margot Noilhan
"Yolande Brives, une peinture à la croisée des arts"